Couple de Maniola jurtina

 

Le Rapport 2014 complet : pdf

Première partie : suivi_temporel_rhopaloceres_de_france_bilan_2005-14_(27_mars_2015)_1

Seconde partie : suivi_temporel_rhopaloceres_de_france_bilan_2005-14_(27_mars_2015)_2

Troisième partie : suivi_temporel_rhopaloceres_de_france_blian_2005-14_(27_mars_2015)_3

Présentation

Le Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) est un programme conjoint entre le Département Écologie et Gestion de la Biodiversité du MNHN et le milieu associatif, dont l’ALF est le principal promoteur. Mis en place en 2005 en Île-de-France, puis en 2006 au niveau national, il vise à suivre à long terme l’évolution des populations de papillons de jour, en relation avec les modifications environnementales et le changement climatique. Les comptages (sans nécessité de capture) se font par la méthode des transects, chaque site tiré-au-sort (pour la représentativité nationale) ou choisi (patrimoniaux, suivis aussi pour d’autres études …) étant divisé en transects écologiquement homogènes et parcourus systématiquement en 10 minutes, 4 à 6 fois par an.

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En mars 2015, nous avons reçu des données pour 308 sites de suivi STERF (sur l’ensemble des 9 ans (10 ans en IdF)), dont 140 (45,5 %) sont des sites tirés-au-sort, et 168 (54,5 %) sont des sites choisis par les observateurs.

La région Île-de-France est la mieux couverte (83 sites). Le fort échantillonnage en Île-de-France s’explique principalement par la concentration d’entomologistes dans cette région et par l’existence locale de plusieurs programmes institutionnels, dont Entomovigilance, l’Atlas de la Biodiversité en Seine-et-Marne (2006-2010, puis 2014- …) et le STERF en Val-d’Oise (2011-2014- …), utilisant le protocole STERF pour quantifier la diversité en rhopalocères.

couple_melanargia_galathea

Au total, depuis le début de l’étude, en définissant un comptage comme une visite sur un transect (10 minutes de comptage), on dénombre 419 comptages en 2005 (sur 13 sites), 2225 en 2006 (sur 90 sites), 2700 en 2007 (sur 95 sites), 2704 en 2008 (sur 96 sites), 3461 en 2009 (sur 118 sites), 3581 en 2010 (sur 125 sites), 3091 en 2011 (sur 97 sites), 4508 en 2012 (sur 141 sites), 4497 en 2013 (sur 149 sites) et 4609 en 2014 (sur 151 sites).

Sur 384.093 individus comptés (2005-2014) appartenant à 206 espèces, 97.1 % (n=372.964) l’ont été au niveau de l’espèce (niveau 3), 1,7 % (n=6693) au niveau 2 (regroupements modérés d’espèces voisines), et 1.2% (n=4436) au niveau 1 (larges regroupements d’espèces ressemblantes).

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L’espèce la plus « abondante » (nombre brut d’individus comptés) est très largement Maniola jurtina, dont l’abondance est presque deux fois supérieure à celle de Pieris rapae, deuxième en termes d’abondance. Suivent ensuite Pyronia tithonus, Melanargia galathea, Polyommatus coridon, Coenonympha pamphilus et Polyommatus icarus. En dépit de sa très faible abondance en 2014 (seulement 77 individus comptabilisés), Vanessa cardui reste à la neuvième place, même s’il est probable que cette espèce soit dépassée dans les prochaines années par Pararge aegeria, Pieris napi ou P. brassicae, trois espèces qui la talonnent désormais de près.

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Les espèces le plus fréquemment observées sont Pieris rapae et Maniola jurtina, suivies de Coenonympha pamphilus, Pieris sp., Pararge aegeria et Polyommatus icarus. Melanargia galathea, Polyommatus coridon et P. bellargus sont plus bas dans le classement (par rapport à l’abondance), ce qui s’explique par le fait que ces espèces sont localisées mais présentent en revanche des populations abondantes. La relative rareté de P. bellargus en début de saison 2014 accentue son déclassement dans le tableau des fréquences d’observation. Pieris rapae (1er), Maniola jurtina (2e), occupent une place comparable dans les deux classements (espèces plutôt ubiquistes largement dispersées). Ces deux espèces sont aussi fréquemment observées l’une que l’autre mais, lorsqu’elle est observée, M. jurtina a une abondance en moyenne deux fois supérieure. Coenonympha pamphilus (3e au lieu de 6e) et Pararge aegeria (5ème au lieu de 10ème) remontent dans le classement des fréquences d’observation, ce qui montre que ces espèces ne sont pas très grégaires.

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La richesse spécifique (nombre moyen d’espèces présentes lors d’une visite d’un transect) s’obtient en divisant la somme du nombre d’espèces observées lors d’une visite par le nombre de visites. Elle est en moyenne est de 3,60 +/- 2,97) espèces, mais elle atteint 25 dans quelques sites de Provence.

Concernant les analyses par habitats, les pelouses et les bois de résineux (pins souvent associés aux pelouses en plaine) apparaissent comme les habitats les plus riches en nombre moyen d’espèces par visite et par transect et on voit peu de différences de richesse entre ces deux habitats. Les forêts de feuillus, les lisières, les prairies, les friches et les sols rocheux ont une richesse spécifique un peu plus basse. Les milieux urbains, suburbains et agricoles non herbeux donnent des résultats plus bas et plus variables, surtout les milieux suburbains.

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L’étude détaille aussi la répartition de 35 espèces par types d’habitats : 14 généralistes, 1 des lisières et des jardins, 3 des prairies (mésophiles) et des friches, 8 des pelouses sèches (calcaires), 4 des bois et forêts, 1 des milieux rocheux méditerranéens (garrigues), 2 migratrices. La distribution par habitats des 3 Melanargia communs français est ensuite comparée.

L’index de grégarité (abondance totale divisée par le nombre de visites de transects où l’espèce a été observée) évolue encore significativement cette année. Parmi les espèces communes, les plus significativement grégaires sont Polyommatus coridon, Melanargia galathea, Pyronia tithonus et Maniola jurtina. Suivent Polyommatus bellargus, Vanessa cardui et Aphantopus hyperantus …, avec des index de grégarité supérieurs à 4.

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La comparaison des courbes de phénologie de 2014 avec la moyenne des années antérieures donne des informations assez concordantes. Les courbes de phénologie montrent que la plupart des espèces univoltines étudiées sont dans la moyenne des années antérieures, mais il n’y a pas eu d’éclosions précoces de Coenonympha arcania ni de Melanargia galathea en 2014. Pyronia tithonus a quant-à-lui présenté des éclosions en juin plus nombreuses que d’habitude. Les espèces plurivoltines ont aussi connu des périodes d’émergence conformes aux moyennes. Les migrateurs, peu nombreux en général, ont eu des périodes d’émergence (ou de flux migratoire) assez uniformes au cours de la saison. 2014 a été une année sans grande particularité et proche des moyennes annuelles de la période 2006-2013.

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L’indicateur papillons calculé sur 61 espèces observées sur au moins 70 transects, montre que 2014, une année plutôt maussade, montre une relative pauvreté et une abondance inférieure à la moyenne. Les courbes confirment la pauvreté générale et surtout celle des pelouses et milieux ouverts. Les espèces généralistes se portent bien, traduisant une tendance à la banalisation de notre faune. Un léger mieux est noté en forêt (été humide) mais il y a eu un léger recul des habitats buissonnants, qui restent toutefois les plus favorisés en termes de tendance à long terme.

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Notre approche originale, qui combine des sites choisis et des sites tirés-au-sort a un grand intérêt : les sites tirés-au-sort sont préférables pour la représentativité nationale et les sites choisis pour l’étude des espèces spécialistes et patrimoniales : 19 espèces sur 45 étudiées sont significativement plus abondantes sur les sites choisis, 12 espèces semblent significativement plus abondantes sur les sites tirés-au-sort et 14 sont aussi bien représentées sur les deux types de sites.

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