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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol au-dessus de fleurs de Saponaria ocymoides, col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

Épisode 2 : fin mai 2017

 

par Laurent Voisin

Le printemps 2013 fut affecté par une météo très défavorable en Corse, ce qui retarda le développement de la végétation et les émergences des papillons. Ainsi une visite au col de Sorba (communes de Ghisona et Vivario) ne permit d’observer que les tous premiers imagos le 10 juin 2013 : voir le premier épisode du mini reportage publié sur ce site.

 

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Carte 1 – Les sites mentionnés
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Carte 2 – Le col de Sorba

 

Le biotope au col de Sorba

En revanche les conditions printanières furent tout à fait conformes en 2017, voire légèrement plus précoces que la moyenne. Ainsi la fin du mois de mai s’annonçait bonne pour une nouvelle chasse photographique. Ces prévisions se révélèrent exactes : deux visites à proximité du col, les 28 et 29 mai, me permirent d’observer l’espèce en abondance, avec des exemplaires en très bon état.

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Le col de Sorba fin mai 2017. Photo : L. Voisin

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Papilio hospiton Guenée, 1839, butinant Pancratium illyricum ; col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, butinant Pancratium illyricum ; col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, butinant Pancratium illyricum ; col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

Il se confirme que P. hospiton, sur ce biotope, butine avec une préférence très marquée la somptueuse (et endémique) Pancrace d’Illyrie (Amaryllidaceae : Pancratium illyricum L., 1753), alors que d’autres fleurs sont à disposition, et d’ailleurs fréquentées par les autres rhopalocères présents. Mais il ne stationne sur chaque inflorescence que pendant un temps très court, laissant peu de chance de l’approcher avant le décollage. Le plus efficace est donc de se positionner sagement en attente à la bonne distance d’une fleur, tous réglages effectués.

 

Dès 8h30 en versant Est, les premiers individus volent, et comme toujours moins vite que plus tard quand la température monte. Quelques femelles (un peu plus claires et jamais aussi petites que les plus petits mâles) font partie de la cohorte qui arpente le versant inlassablement. Le Peucédan corse est abondant, et à proximité immédiate des fleurs fréquentées. Le biotope est donc très adéquat.

 

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Pancrace et peucédan sur le site de la pineraie de Pin laricio (Pinus nigra var. corsicana (J.W. Loudon) Hyl.), parcouru par un incendie il y a une quinzaine d’années. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, butinant Pancratium illyricum ; col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle (verso), butinant Pancratium illyricum ; col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, femelle (verso), butinant Pancratium illyricum ; col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

La ponte

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Papilio hospiton Guenée, 1839, femelle, sur Pancrace d’Illyrie, col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, femelle en vol à l’approche du peucédan. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, femelle pondant sur peucédan. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

L’œuf pondu isolément est visible à gauche de l’image (ci-dessous). Il est exactement de la même couleur (jaune vif) que des petites gouttes de latex que l’on voit parfois sur certaines feuilles de cette plante : peut-être un mimétisme pour se protéger de prédateurs ?

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Papilio hospiton Guenée, 1839, femelle pondant sur peucédan (œuf sur la gauche de l’image). Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton, œuf tout juste déposé. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

Un habitant me signale que cette plante (Peucedanum officinale ssp. paniculatum [Loisel.] R.Frey, 1989) appelée localement « herbe corse », en plus d’être favorisée par les incendies de forêt, n’est pas consommée par le bétail : c’est un avantage supplémentaire pour la sauvegarde de cette superbe espèce.

 

Papilio hospiton en vol

 

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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol. Col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

P. hospiton et le Saponaire faux Basilic

 

Au sommet du talus de la route du col, une touffe basse d’une espèce de caryophyllaceae, (vraisemblablement Saponaria ocymoides ssp. alsinoides, le Faux Basilic de Corse), semble être la seule autre fleur qui attire P. hospiton. Il reste à proximité beaucoup plus longtemps que sur les fleurs de pancrace, ce qui permet des photos en survol. Le papillon a décidément un goût exclusif pour les produits locaux : s’il boit de la bière c’est forcément de la Pietra !

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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol au-dessus de fleurs de Saponaria ocymoides, col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol au-dessus de fleurs de Saponaria ocymoides, col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin
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Papilio hospiton Guenée, 1839, mâle, en vol au-dessus de fleurs de Saponaria ocymoides, col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

Un autre endémique

 

Parmi les autres espèces du site, un autre endémique tyrrhénien Coenonympha corinna (Hübner, 1804) est bien présent.

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Coenonympha corinna (Hübner, 1804) au col de Sorba, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

 

Ailleurs, une déception !

Pour terminer, signalons qu’une visite sur des biotopes favorables entre Ponte Leccia et Belgodère (route T301) ne permit pas de voir voler P. hospiton. À cette altitude plus basse (autour de 500 m), on peut supposer qu’il était trop tard cette année. Mais la férule commune est abondante : c’est un habitat potentiel pour P. hospiton, à vérifier plus tôt en saison.

 

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Habitat potentiel de P. hospiton avec férule commune (Ferula communis). Biotope entre Ponte Leccia et Belgodère, fin mai 2017. Photo : L. Voisin

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