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Depuis quelques années sévit sur le pourtour méditerranéen (en Espagne, en Italie, en Grèce et en France) un Castniidae, nouveau ravageur des palmiers ornementaux. Il s’agit de Paysandisia archon (Burmeister, 1879). Durant l’été 2000, les premiers signes de la présence de l’insecte sont apparus en Catalogne, dans la région de Gérone. Dès 2001, d’importants dégâts sur les palmiers sont observés dans le département du Var, principalement dans la région de Hyères, dans les Alpes-Maritimes (Nice, Menton…) et à San Remo, en Italie. En France, les années suivantes, l’espèce invasive progresse le long du littoral atlantique, jusqu’en Bretagne.
Sur les Castniidae, citons Frédéric Beneluz, spécialiste de cette famille (Castniidae de Guyane française – SEAG) :
« Hétérocères de mœurs diurnes ou plus rarement crépusculaires, les Castniidae sont à quelques exceptions près inféodés à la Zone Intertropicale ; ils sont cependant absents d’Afrique.
De nombreux Castniidae néotropicaux sont impliqués à l’état imaginal dans des complexes mimétiques incluant des Lépidoptères aux mœurs diurnes appartenant à d’autres familles, en particulier des Papilionidae, des Pieridae, des Nymphalidae, des Riodinidae, des Notodontidae et des Erebidae. La spécialisation des Castniidae dans le mimétisme et la grande diversité spécifique qui en découle sont uniques chez les Lépidoptères. Les espèces appartenant à ces complexes portent généralement des livrées brillantes interprétées par les prédateurs comme des couleurs aposématiques. La stratégie d’évitement qui en résulte contribue à la protection de l’ensemble des espèces du groupe. Le type de vol d’un Castniidae (…) est différent de celui des autres espèces appartenant au même complexe mimétique : il s’agit en général d’un vol très puissant et saccadé qui ne s’observe chez les autres espèces des autres familles que dans des stratégies de fuite. (…)
En règle générale, leurs ailes postérieures sont vivement colorées. En position de repos, elles sont complètement masquées par les antérieures qui sont le plus souvent cryptiques, mais peuvent être partiellement visibles lors d’expositions au soleil (sun-basking). L’exposition brutale des ailes postérieures lors de l’envol (flash colouration) et leur disparition totale lors de la pose désorientent visuellement les oiseaux et autres prédateurs.
À cause de leurs antennes en massue, de leur brillante coloration et de leurs mœurs diurnes, les premiers auteurs présumèrent que les Castniidae étaient liés aux ancêtres directs des rhopalocères. Entre autres tentatives, cette famille longtemps mal perçue d’un point de vue phylogénétique fut associée aux rhopalocères puis, notamment par STRAND (1909), à divers hétérocères éthiopiens au classement incertain à l’époque. Ces derniers se retrouvent aujourd’hui pour la plupart dans les Agaristinae qui sont des Noctuidae diurnes. En 1986, MINET place les Castnioidea : Castniidae non loin des Sesioidea (dont les chenilles sont également des mineuses se nourrissant de bois vivant) et des Tortricoidea. En 1998, EDWARDS et al. placent les Castniidae au sein des Sesioidea.»
Paysandisia archon à Marseille
Pour en savoir plus
• Les Lépidoptéristes de France : Xavier & Véronique MERIT : Une nouvelle espèce pour la France, Paysandisia archon (Burmeister, 1879), un ravageur de palmiers (Lepidoptera, Castniidae) – Bulletin des Lépidoptéristes Parisiens, vol. 11, n°22, Septembre 2002 – pdf
• Frédéric BENELUZ : Castniidae de Guyane française (SEAG)
• La famille des Castniidae (nombreuses photos)
• INRA : Paysandisia archon
• INRA : Paysandisia archon, tour d’horizon des méthodes de lutte
• Wikipédia : Paysandisia archon
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Vu également dans Marseille un individu en milieu de journée, Porte d’Aix, le premier juillet 2014 …
Les données de 2016, montrent que Paysandisia archon « remonte » jusqu’à Cavaillon. Il semble que la limite nord soit atteinte, en ligne avec la limite de répartition des Palmiers.
je viens de capturer un Paysandisia archon mâle à Beauzelle, commune de la banlieue toulousaine, début septembre à ma grande surprise car ce papillon m’était totalement inconnu.