Papilionidae, du Lubéron à la Montagne de Lure (juin 2020)
Du Lubéron à la Montagne de Lure (juin 2020)
Texte, photos et vidéos : Jean-Marc Gayman
Voici la plupart des Papilionidae de Provence, dont trois espèces sont protégées. Aucun de ces papillons n’a donc été collecté, simplement photographié ou filmé. Pour la même raison, parce qu’ils sont vulnérables, et pour deux de ces espèces très localisées, nous ne donnons pas d’indications précises concernant la localisation de leurs biotopes. On dira simplement qu’il s’agit de la Montagne de Lure, des Monts de Vaucluse et du Lubéron.
Un grand absent, Papilio machaon, rencontré si rarement en ce mois de juin 2020 qu’il ne nous a pas été possible de le cadrer dans l’objectif de l’appareil photo.
L’émergence de ces papillons s’est avérée précoce cette année. P. apollo abondait le 1er juin à 1200 m lors de notre première visite sur la Montagne de Lure alors que Zerynthia rumina, d’ordinaire toujours visible début juin en Lubéron, ne l’était plus fin mai. Quant à Zerynthia polyxena, également présent en Lubéron, sa période de vol se limite à avril.
La Montagne de Lure
Parnassius apollo (Montagne de Lure)
Le 7 juin
P. apollo n’est toujours pas visible sur les sommets de la montagne alors qu’il est commun plus bas à 1200 m (et l’était déjà le 1er juin).
Le 24 juin
Désormais, P. apollo abonde le long de la route sommitale de la Montagne de Lure, notamment vers le col du Pas de la Graille (autour de 1600 m). Les nombreux individus volent le long des pentes rocheuses ou herbeuses et s’arrêtent pour butiner, surtout les chardons.
Le 6 juillet
Parnassius apollo provincialis devient rare sur le biotope situé à 1200 m d’altitude (un seul exemplaire observé). Par contre, il demeure très commun – notamment le long de la route menant au col du Pas de la Graille – autour de 1600 m.
Le 12 juillet
Parnassius apollo peuple les sommets de la Montagne de Lure. Beaucoup d’individus viennent d’émerger.
Parnassius mnemosyne (Montagne de Lure)
1er juin
Nombreux P. mnemosyne dans une clairière fleurie à 1200 m d’altitude.
7 juin
Le 24 juin
Le 24 juin, P. mnemosyne vole plus haut en altitude mais les assez nombreux exemplaires observés sont déjà défraîchis.
Le 6 juillet
Parnassius mnemosyne n’est plus visible à 1200 m comme à 1600 m.
Papilio alexanor (Mont de Vaucluse)
Le 19 juin, plusieurs alexanor volent sur leur très restreint biotope habituel, à 1200 m d’altitude dans les Monts de Vaucluse. Par contre, Parnassius apollo, qui les années précédentes fréquentait le même site, n’est pas visible.
Papilio alexanor (Montagne de Lure)
Dans la partie occidentale de la Montagne de Lure, non loin du col de Négron, à 1100 m d’altitude, et au-dessus de la vallée du Jabron, Papilio alexanor se manifeste le 4 juillet :
Iphiclides podalirius (Montagne de Lure et Lubéron)
Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758). Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 1er juin 2020 :
Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758). Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 1er juin 2020
Depuis la fin juin, Iphiclides podalirius s’avère plus commun avec, probablement, l’émergence de la seconde génération.
Papilio machaon (juillet 2020)
En juin, ce papillon demeurait peu commun dans la région. Le 12 juillet, nous en rencontrons quatre ou cinq exemplaires adeptes du hill-topping sur l’un des sommets de la Montagne de Lure, à l’est du col du Pas de la Graille.
Zerynthia rumina (mai et juin 2019)
Zerynthia rumina était aussi précoce cette année. Fin mai, le papillon avait disparu des sites habituels en Lubéron. C’est pourquoi, nous présentons ici des clichés de 2019.
Excellente série.
J’étais dans les Cévennes durant le confinement, du 17 mars au 11 mai. Chaque printemps, j’observe Zerynthia polyxena, dans mon périmètre habituel. Le premier spécimen est apparu le 20 mars, l’abondance allant crescendo jusqu’à un pic autour du 15-20 avril.
Au 20 avril, de nombreux accouplements sont visibles, on voit les femelles pondre ensuite sur les aristoloches émergentes.
Le nombre d’individus décroit ensuite, le dernier (fortement défraîchi)est vu le 5 mai.
Il y a eu, grâce aux conditions météorologiques favorables, une grande précocité de l’espèce, qui n’apparaît ordinairement pas avant la fin de la 1ère semaine d’avril (année la plus tardive, 2017 avec les premiers spécimens vus autour du 10 avril).Les années ordinaires, le pic d’abondance est autour du 25 avril, les accouplements et le déclin suivent,l’espèce est raisonnablement abondante jusque vers le 8 mai, les derniers spécimens étant vus entre le 10 et le 15 mai (le 20 les années tardives).
Je n’ai malheureusement pas pu voir cette année la Proserpine, son biotope étant hors de ma portée suite au confinement, et les chemins d’accès,situés sur une autre commune, y étant, contrairement à chez moi, contrôlé par des vigiles privés durant cette période.
Excellente série.
J’étais dans les Cévennes durant le confinement, du 17 mars au 11 mai. Chaque printemps, j’observe Zerynthia polyxena, dans mon périmètre habituel. Le premier spécimen est apparu le 20 mars, l’abondance allant crescendo jusqu’à un pic autour du 15-20 avril.
Au 20 avril, de nombreux accouplements sont visibles, on voit les femelles pondre ensuite sur les aristoloches émergentes.
Le nombre d’individus décroit ensuite, le dernier (fortement défraîchi)est vu le 5 mai.
Il y a eu, grâce aux conditions météorologiques favorables, une grande précocité de l’espèce, qui n’apparaît ordinairement pas avant la fin de la 1ère semaine d’avril (année la plus tardive, 2017 avec les premiers spécimens vus autour du 10 avril).Les années ordinaires, le pic d’abondance est autour du 25 avril, les accouplements et le déclin suivent,l’espèce est raisonnablement abondante jusque vers le 8 mai, les derniers spécimens étant vus entre le 10 et le 15 mai (le 20 les années tardives).
Je n’ai malheureusement pas pu voir cette année la Proserpine, son biotope étant hors de ma portée suite au confinement, et les chemins d’accès,situés sur une autre commune, y étant, contrairement à chez moi, contrôlé par des vigiles privés durant cette période.