apollo male lure 7 juin 2020 imgp9150 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 7 juin 2020. Photo : J.-M. Gayman

 

Du Lubéron à la Montagne de Lure (juin 2020)

Texte, photos et vidéos : Jean-Marc Gayman

Voici la plupart des Papilionidae de Provence, dont trois espèces sont protégées. Aucun de ces papillons n’a donc été collecté, simplement photographié ou filmé. Pour la même raison, parce qu’ils sont vulnérables, et pour deux de ces espèces très localisées, nous ne donnons pas d’indications précises concernant la localisation de leurs biotopes. On dira simplement qu’il s’agit de la Montagne de Lure, des Monts de Vaucluse et du Lubéron.

Un grand absent, Papilio machaon, rencontré si rarement en ce mois de juin 2020 qu’il ne nous a pas été possible de le cadrer dans l’objectif de l’appareil photo.

L’émergence de ces papillons s’est avérée précoce cette année. P. apollo abondait le 1er juin à 1200 m lors de notre première visite sur la Montagne de Lure alors que Zerynthia rumina, d’ordinaire toujours visible début juin en Lubéron, ne l’était plus fin mai. Quant à Zerynthia polyxena, également présent en Lubéron, sa période de vol se limite à avril.

La Montagne de Lure

 

lure 7 juin 2020 img 3141 scaled Les Lépidoptéristes de France
À l’arrière-plan, la Montagne de Lure, 1825 m (Alpes-de-Haute-Provence), le 7 juin 2020

 

lure 24 juin 2020 img 3366 scaled Les Lépidoptéristes de France
À l’arrière-plan, la Montagne de Lure, 1825 m (Alpes-de-Haute-Provence), le 24 juin 2020

 

lure sommet 24 juin 2020 imgp9201 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Vers le sommet de la Montagne de Lure, le col du Pas de la Graille, 1597m, le 24 juin 2020

 

Parnassius apollo (Montagne de Lure)

 

Le 7 juin

P. apollo n’est toujours pas visible sur les sommets de la montagne alors qu’il est commun plus bas à 1200 m (et l’était déjà le 1er juin).

apollo lure nord 7 juin 2020 imgp8937 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 7 juin 2020. Photo : J.-M. Gayman

 

parnassius apollo provincialis kheil 1905 male 7 juin 2020 imgp8925 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 7 juin 2020. Photo : J.-M. Gayman

 

couple apollo provincialis kheil 1905 lure 1200m 7 juin 2020 imgp8913 scaled Les Lépidoptéristes de France
Couple de Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 7 juin 2020. Photo : J.-M. Gayman
parnassius apollo provincialis kheil 1905 sphragis 7 juin 2020 imgp9002 scaled Les Lépidoptéristes de France
Femelle de Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, montrant le sphragis. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 7 juin 2020.

 

 

 

Le 24 juin

Désormais, P. apollo abonde le long de la route sommitale de la Montagne de Lure, notamment vers le col du Pas de la Graille (autour de 1600 m). Les nombreux individus volent le long des pentes rocheuses ou herbeuses et s’arrêtent pour butiner, surtout les chardons.

apollo male lure 24 juin 2020 imgp9147 copie Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 24 juin 2020

 

apollo chardon lure 24 juin 2020 img 3400 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 24 juin 2020

 

apollo femelle lure 24 juin 2020 imgp9218 copie Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, femelle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 24 juin 2020

 

 

Le 6 juillet

Parnassius apollo provincialis devient rare sur le biotope situé à 1200 m d’altitude (un seul exemplaire observé). Par contre, il demeure très commun – notamment le long de la route menant au col du Pas de la Graille – autour de 1600 m.

 

imgp9349 scaled Les Lépidoptéristes de France
La vue vers le Nord-est depuis le col du Pas de la Graille, 1597 m (Montagne de Lure).

 

imgp9376 Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 6 juillet 2020.

 

imgp9399 Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, femelle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 6 juillet 2020.

 

imgp9368 Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, femelle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 6 juillet 2020.

 

imgp9365 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 6 juillet 2020.

 

imgp9364 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 6 juillet 2020.

 

Le 12 juillet

Parnassius apollo peuple les sommets de la Montagne de Lure. Beaucoup d’individus viennent d’émerger.

imgp9606 scaled Les Lépidoptéristes de France
Le sommet de la Montagne de Lure, 1825 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

imgp9555 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, mâle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

 

imgp9603 scaled Les Lépidoptéristes de France
Laurent Voisin photographiant une femelle de P. apollo ; Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

imgp9598 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, femelle. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

imgp9591 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius apollo provincialis Kheil, 1905, femelle avec sphragis. Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

 

 

Parnassius mnemosyne (Montagne de Lure)

 

1er juin

Nombreux P. mnemosyne dans une clairière fleurie à 1200 m d’altitude.

mnemosyne 1er juin 2020 imgp8728 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius mnemosyne dinianus Fruhstorfer, 1908, mâle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 1er juin 2020

 

parnassius mnemosyne linnaeus 1758 femelle 1er juin 2020 imgp8732 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius mnemosyne dinianus Fruhstorfer, 1908,, femelle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 1er juin 2020

 

 

 

7 juin

 

parnassius mnemosyne linnaeus 1758 femelle 7 juin 2020 img 3109 Les Lépidoptéristes de France
Parnassius mnemosyne dinianus Fruhstorfer, 1908,, femelle. Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 7 juin 2020

 

Le 24 juin

Le 24 juin, P. mnemosyne vole plus haut en altitude mais les assez nombreux exemplaires observés sont déjà défraîchis.

mnemosyne sommet lure 24 juin 2020 imgp9193 copie Les Lépidoptéristes de France
Parnassius mnemosyne dinianus Fruhstorfer, 1908,, femelle. Montagne de Lure, 1600 m (Alpes-de-Haute-Provence), 24 juin 2020

 

mnemosyne 24 jui 2020 img 3418 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius mnemosyne dinianus Fruhstorfer, 1908,, femelle. Montagne de Lure, 1600 m (Alpes-de-Haute-Provence), 24 juin 2020

 

parnassius mnemosyne linnaeus 1758 sphragis lure 24 juin 2020 img 3404 scaled Les Lépidoptéristes de France
Parnassius mnemosyne dinianus Fruhstorfer, 1908,, femelle avec sphragis. Montagne de Lure, 1600 m (Alpes-de-Haute-Provence), 24 juin 2020

 

Le 6 juillet

Parnassius mnemosyne n’est plus visible à 1200 m comme à 1600 m.

 

Papilio alexanor (Mont de Vaucluse)

Le 19 juin, plusieurs alexanor volent sur leur très restreint biotope habituel, à 1200 m d’altitude dans les Monts de Vaucluse. Par contre, Parnassius apollo, qui les années précédentes fréquentait le même site, n’est pas visible.

monts vaucuse alexanor 19 juin 2020 img 3245 scaled Les Lépidoptéristes de France
Dans les Monts de Vaucluse, 1200 m, 19 juin 2020

 

alexanor monts vaucluse 19 juin 2020 imgp9111 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Papilio alexanor alexanor Esper, 1799. Monts de Vaucluse, 1200 m (Vaucluse), 19 juin 2020

 

alexanor monts vaucluse 19 juin 2020 imgp9123 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Papilio alexanor alexanor Esper, 1799. Monts de Vaucluse, 1200 m (Vaucluse), 19 juin 2020

 

alexanor monts vaucluse 19 juin 2020 imgp9126 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Papilio alexanor alexanor Esper, 1799. Monts de Vaucluse, 1200 m (Vaucluse), 19 juin 2020

 

 

Papilio alexanor (Montagne de Lure)

 

img 3508 scaled Les Lépidoptéristes de France
La vallée du Jabron : à droite (au sud), la Montagne de Lure, 4 juillet 2020

 

Dans la partie occidentale de la Montagne de Lure, non loin du col de Négron, à 1100 m d’altitude, et au-dessus de la vallée du Jabron, Papilio alexanor se manifeste le 4 juillet :

 

 

Iphiclides podalirius (Montagne de Lure et Lubéron)

 

Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758). Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 1er juin 2020 :

Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758). Montagne de Lure, 1200 m (Alpes-de-Haute-Provence), 1er juin 2020

Depuis la fin juin, Iphiclides podalirius s’avère plus commun avec, probablement, l’émergence de la seconde génération.

imgp9406 scaled Les Lépidoptéristes de France
Champ de lavande aux Hautes-Courennes, 500 m, Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), 6 juillet 2020.

 

imgp9411 Les Lépidoptéristes de France
Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758) sur lavandin aux Hautes-Courennes, 500 m, Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), 6 juillet 2020.

 

imgp9489 scaled Les Lépidoptéristes de France
Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758), Montfroc, 800 m (Drôme), le 10 juillet 2020

 

 

Papilio machaon (juillet 2020)

 

En juin, ce papillon demeurait peu commun dans la région. Le 12 juillet, nous en rencontrons quatre ou cinq exemplaires adeptes du hill-topping sur l’un des sommets de la Montagne de Lure, à l’est du col du Pas de la Graille.

 

imgp9624 copie scaled Les Lépidoptéristes de France
Sommet au-dessus du Pas de la Graille avec vue vers la vallée du Jabron, 12 juillet 2020. Un machaon monte la garde au-dessus du versant.

 

imgp9618 Les Lépidoptéristes de France
Papilio machaon (Linnaeus, 1758). Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

imgp9623 Les Lépidoptéristes de France
Autre Papilio machaon (Linnaeus, 1758). Montagne de Lure, 1650 m (Alpes-de-Haute-Provence), 12 juillet 2020.

 

Zerynthia rumina (mai et juin 2019)

Zerynthia rumina était aussi précoce cette année. Fin mai, le papillon avait disparu des sites habituels en Lubéron. C’est pourquoi, nous présentons ici des clichés de 2019.

 

Sur le versant nord de la Montagne de Lure

 

montfroc 5 juin 2019 imgp2930 scaled Les Lépidoptéristes de France
La Montagne de Lure (versant nord) depuis Montfroc (Drôme), 5 juin 2019.

 

zerynthia rumina montfroc 5 juin 2019 imgp2990 Les Lépidoptéristes de France
Zerynthia rumina (L., 1758). Montfroc (Drôme), 5 juin 2019

 

zerynthia rumina montfroc 5 juin 2019 imgp2991 scaled Les Lépidoptéristes de France
Zerynthia rumina (L., 1758). Montfroc (Drôme), 5 juin 2019

 

En Lubéron

 

luberon 30 mai 2019 imgp2801 scaled Les Lépidoptéristes de France
Le Lubéron depuis les Hautes-Courennes (550 m), Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), 27 mai 2019. Plusieurs sites de Zerynthia rumina au premier et au second plan.

 

biotope rumina hautes courennes 500m 1er juin 2018 imgp5781 scaled Les Lépidoptéristes de France
Biotope de Zezynthia rumina. Les Hautes-Courennes, Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), 27 mai 2019.

 

aristolochia pistolochia 27 mai 2019 imgp2752 scaled Les Lépidoptéristes de France
Aristolochia pistolochia, plante nourricière de Zerynthia rumina. Les Hautes-Courennes, Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), 27 mai 2019.

 

zerynthia rumina hautes courennes 27 mai 2019 imgp2762 scaled Les Lépidoptéristes de France
Zerynthia rumina (L., 1758). Les Hautes-Courennes, 500 m, Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), 27 mai 2019

.

.

Cette publication a un commentaire

  1. Thierry LAUGIER

    Excellente série.
    J’étais dans les Cévennes durant le confinement, du 17 mars au 11 mai. Chaque printemps, j’observe Zerynthia polyxena, dans mon périmètre habituel. Le premier spécimen est apparu le 20 mars, l’abondance allant crescendo jusqu’à un pic autour du 15-20 avril.
    Au 20 avril, de nombreux accouplements sont visibles, on voit les femelles pondre ensuite sur les aristoloches émergentes.
    Le nombre d’individus décroit ensuite, le dernier (fortement défraîchi)est vu le 5 mai.
    Il y a eu, grâce aux conditions météorologiques favorables, une grande précocité de l’espèce, qui n’apparaît ordinairement pas avant la fin de la 1ère semaine d’avril (année la plus tardive, 2017 avec les premiers spécimens vus autour du 10 avril).Les années ordinaires, le pic d’abondance est autour du 25 avril, les accouplements et le déclin suivent,l’espèce est raisonnablement abondante jusque vers le 8 mai, les derniers spécimens étant vus entre le 10 et le 15 mai (le 20 les années tardives).
    Je n’ai malheureusement pas pu voir cette année la Proserpine, son biotope étant hors de ma portée suite au confinement, et les chemins d’accès,situés sur une autre commune, y étant, contrairement à chez moi, contrôlé par des vigiles privés durant cette période.

Laisser un commentaire

I accept the Terms and Conditions and the Privacy Policy