Noctuidae : Cuculliinae : Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Femelle ex-larva, X. Mérit cult., Palaiseau (91), 7-8 juillet 2010. Photo : X. Mérit.

Noctuidae : Cuculliinae : Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Femelle ex-larva, X. Mérit cult., Palaiseau (91), 7-8 juillet 2010. Photo : X. Mérit.

Calophasia lunula (HUFNAGEL, 1766) en France (Lepidoptera, Noctuidae)

Par Xavier MÉRIT

La Linariette est une Noctuelle largement répandue en Europe, sauf dans l’extrême Nord ainsi que dans une grande partie de la Grande-Bretagne. Elle est aussi absente du sud de la péninsule Ibérique. Néanmoins, elle est très largement répandue car souvent utilisée comme agent biologique pour la lutte de sa plante hôte envahissante : la Linaire (Linaria vulgaris MILL. et Linaria genistifolia (L.) MILL). À ce titre, elle a été introduite avec « succès » en Amérique de Nord (au Canada au début des années 1960, puis quelques années plus tard aux États-Unis d’Amérique).
En France, elle habite un peu partout : milieux ouverts à semi-ouverts, prairies, pelouses sèches et les lisières forestières.

Linaria vulgaris avec chenille en L4 de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 1er juin 2010. Photo : X. Mérit.

Linaria vulgaris avec chenille en L4 de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 1er juin 2010. Photo : X. Mérit.

Chenille en L4 de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 1er juin 2010. Photo : X. Mérit

Chenille en L4 de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 1er juin 2010. Photo : X. Mérit

Chenille en L4 de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 1er juin 2010. Photo : X. Mérit

Chenille en L4 de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 1er juin 2010. Photo : X. Mérit

La chenille se nourrit donc essentiellement sur Linaires et Mufliers. Bien qu’étant très colorée, elle est parfaitement camouflée au milieu de ses plantes nourricières. On peut néanmoins assez facilement l’observer sur les plantes cultivées au printemps et en été. L’imago – bivoltin à trivoltin – s’observe en Avril-Mai, puis Juillet-Août et parfois plus tardivement en Octobre à l’occasion d’une troisième génération partielle selon le climat.

Noctuidae : Cuculliinae : Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Femelle ex-larva, X. Mérit cult., Palaiseau (91), 7-8 juillet 2010. Photo : X. Mérit.

Noctuidae : Cuculliinae : Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Femelle ex-larva, X. Mérit cult., Palaiseau (91), 7-8 juillet 2010. Photo : X. Mérit.

L’adulte est un petit papillon nocturne grisâtre de 15 mm d’envergure environ. La femelle pond entre 50 et 100 œufs isolément pour la plupart des fois sur les feuilles et bourgeons floraux des Linaires. Après deux semaines, les jeunes chenilles éclosent pour se chrysalider en un mois environ. Au cinquième et dernier stade, la chenille mesure à peu près 5 cm et arbore une livrée blanche avec des taches et points noirs. De fines bandes jaune vif terminent la robe, donnant à la chenille une presque parfaite homochromie avec son support. La chrysalidation se fait à même le sol dans un lâche cocon de soie mêlée à des débris végétaux. La chrysalide d’environ 5 mm présente une excroissance de 1 mm sur la partie ventrale.

Chrysalide de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 15 juin 2010. Photo : X. Mérit

Chrysalide de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 15 juin 2010. Photo : X. Mérit

Chrysalide de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 15 juin 2010. Photo : X. Mérit

Chrysalide de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766. Palaiseau (91), 15 juin 2010. Photo : X. Mérit

Départements où la présence de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766 est attestée (en vert). Source :  http://www.lepinet.fr/especes/nation/lep/index.php?e=p&id=42090

Départements où la présence de Calophasia lunula HUFNAGEL, 1766 est attestée (en vert). Source : http://www.lepinet.fr/especes/nation/lep/index.php?e=p&id=42090

Localisation des photos à Palaiseau (91) - vue vers le sud

Localisation des photos à Palaiseau (91) – vue vers le sud

.

Cet article a 4 commentaires

  1. Michel Gaboly

    La chenille est extrêmement banale, y compris en région parisienne. On la trouve par exemple au bois de Vincennes.

    2 remarques toutefois :

    – Une double faute de frappe, probablement, à propos de la chrysalide : « La chrysalide d’environ 5 mm présente une excroissance de 1 mm sur la partie ventrale. » Les 2 dimensions sont très inférieures à la réalité. La longueur est plus proche de 15 mm. Quant à l’excroissance, elle est proche du tiers de cette valeur (cf. photos).

    – « Bien qu’étant très colorée, elle est parfaitement camouflée au milieu de ses plantes nourricières. ». C’est vrai pour les linaires jaunes, comme L. vulgaris, mais beaucoup moins pour L. repens (autrefois L. striata), à petites fleurs blanches striées de violet avec du jaune en quantité très variable :
    http://www.florealpes.com/fiche_linairestriee.php
    http://yoann.hue.free.fr/linaireramp2.html

    Une question : connais-tu des critères permettant de différencier les chenilles de Calophasia lunula de celles de C. platyptera, à la répartition plus méridionale ? À part l’élevage jusqu’à l’obtention de l’imago, bien sûr !

  2. Xavier

    Merci pour tes commentaires Michel.
    Je vais apporter quelques infos :

    – C’est vrai que la chenille est assez commune – à l’opposé de l’imago qui n’est pas attiré par la lumière. Jean B. m’a confirmé en avoir un seul exemplaire venu en chasse de nuit. Il semble donc, que trouver les chenilles reste le meilleur moyen pour avoir la bête en collection.

    – Fautes de frappe – oui oops, 15 mm pour la chrysalide.

    Par contre, à part l’élevage, je ne sais pas distinguer les deux espèces à partir du stade larvaire.

    Amitiés, Xavier

  3. Michel Gaboly

    Merci de ta réaction rapide !

    « Par contre, à part l’élevage, je ne sais pas distinguer les deux espèces à partir du stade larvaire. »

    Cela rend difficile la cartographie des 2 espèces. Voici les 2 cartes (lunula puis platyptera), telles qu’elles se présentent aujourd’hui sur le site de Philippe Mothiron (http://www.lepinet.fr):

    [img]https://www.lepidofrance.fr/wp-content/gallery/illustrations/lunula.gif[/img]

    [img]https://www.lepidofrance.fr/wp-content/gallery/illustrations/platyptera.gif[/img]

    Le vert foncé signifie que les observations les plus récentes sont postérieures à 1980. Le vert clair est utilisé pour les départements où les données les plus récentes remontent à 1980, voire, bien avant.

    Les quelques trous concernant lunula dans la moitié orientale de la France (Bas-Rhin, Haute-Marne, Doubs, Rhône et Vaucluse) correspondent vraisemblablement à un manque de données, plutôt qu’à une absence réelle qui paraîtrait difficilement explicable, Linaria vulgaris étant une banalité au bord des routes.

    Par exemple, je connais une station de Linaria repens au Sud de Pontarlier, au bord de la nationale qui mène à Vallorbe, quelques kilomètres avant la bifurcation vers Métabief. Il me semble y avoir déjà vu des chenilles de Calophasia, mais je n’ai rien noté, car pour moi il s’agissait d’une banalité. J’en rechercherai, lors de prochains passages.

    Mais comment compléter la carte, sans un moyen de distinguer les chenilles des deux espèces ? Pour les trois départements les plus au Nord, et probablement également pour le Rhône, d’éventuelles chenilles rencontrées seraient presque certainement des lunula. Pour le Vaucluse, en revanche les 2 espèces seraient plausibles.

    C’est un peu contraignant de devoir faire l’élevage, d’autant plus que selon mon expérience personnelle, il me semble que c’est en fin d’été et en début d’automne que les chenilles de Calophasia sont les plus communes. Les élever signifie alors devoir faire passer l’hiver à la chrysalide avec les problèmes d’hygrométrie que cela suppose si on habite un appartement parisien.

    En cherchant des images sur le net, il semblerait que les chenilles de platyptera aient sur presque chaque segment 2 grosses taches noires, de part et d’autre de la ligne dorsale, chaque paire de taches étant séparée par des traits et/ou des taches bien plus petites, noirs également, comme le montrent ces 2 photos, sur galerie-insecte.org et leps.it.

    Mais ce n’est absolument pas conforme aux images en gros plan des deux espèces, d’un livre italien de 1970, Ancilotto A., Grollo A., Zangheri S. :Nel mondo delle farfalle : i bruchi (Dans le monde des papillons : les chenilles).

    Voici en tout cas une piste de recherche intéressante !

    Je vais envoyer un mail à Philippe Mothiron pour lui demander comment il a alimenté ses cartes. En particulier s’il n’a pris en compte que des imagos ou également des observations de chenilles, et dans ce cas, comment il les rattachées à l’une ou l’autre espèce.

    Amitiés, Michel

  4. Xavier

    Merci Michel,

    Je pense tout comme toi que le meilleur moyen de parfaitement appréhender la répartition des deux espèces reste l’élevage.

    Je serais un peu moyen négatif que toi pour l’hivernage de C. lunula dans la mesure où je l’élève sans problème en continu depuis 4 générations maintenant.

    D’accord, l’hiver est plus délicat et un passage au froid de 1 à 2 mois semble nécessaire. Je n’ai pas encore essayé de forcer les chenilles/chrysalides (problème de disponibilité de la plante hôte, mais cela devrait se gérer).

    Je tenterai d’éviter l’hivernage à l’hiver prochain et si tu as des chenilles de platyptera, je tenterais volontiers l’expérience.

    Sinon – à propos des « manques » de données, je pense que dans les départements « froids » de l’Alsace, de la Marne, du Doubs… soit il y a un manque de prospection (l’adulte ne venant pas à la lumière), soit des hivers trop rigoureux (chrysalide ne supportant pas la congélation).

    Affaire à suivre…

    Amitiés, Xavier

Laisser un commentaire

I accept the Terms and Conditions and the Privacy Policy