1. Le 30 novembre 2010
Bonjour,
Z. lonicerae ou Z. trifolii ?
Confrontant le bouquin sur les Zygènes de France (A. Hérès) et une photo d’une Zygène à cinq taches rougeâtres sur les antérieures pour laquelle j’ai quelques difficultés concernant son identification. Cette photo a été prise cet été en Haute Vienne au sein d’une prairie fleurie en juin. Considérant la répartition nationale connue de l’espèce, je me permets de vous solliciter afin que vous puissiez éventuellement m’aider. Je vous remercie par avance, salutations naturalistes,
Nicolas FLAMANT
2. Le 30 novembre 2010
Bonjour M. Flamant,
J’ai bien reçu vos photos de Zygènes. Je tiens d’abord à préciser que je ne suis pas spécialiste des Zygènes !
À première vue, votre Zygène ressemble beaucoup à Z. lonicerae. Mais, sachant que
a) Z. lonicerae ne vole pas dans l’Ouest de la France (photos prises en Haute Vienne),
b) que Z. lonicerae fréquente surtout les sous-bois alors que vos photos ont été prises dans une prairie fleurie,
j’incline à penser qu’il s’agirait plutôt de Z. trifolii (présente dans l’Ouest et affectionnant les prairies fleuries. J’ajoute que le bord de l’aile postérieure (que l’on voit malheureusement trop peu sur vos photos) semble bien présenter la bordure marginale noire assez large qui différencie trifolii de lonicerae (bordure noire moins large). Selon le texte du bas de la page 99 de la publication ALF consacrée aux Zygènes (Les Zygènes de France (Lepidoptera : Zygaenidae, Zygaeninae), Alain HÉRÈS) l’identification entre lonicerae et trifolii peut-être extrêmement difficile : «l’habitat où a été observée la zygène sera lors un critère important à prendre en considération pour l’identification. Z. trifolii est une espèce des milieux ouverts. Elle vole dans les prairies plus ou moins humides et dans les zones marécageuses alors que Z. lonicerae affectionne les sous-bois, les lisières et les milieux ombragés dont elle ne s’écarte guère».
Cordialement, Jean-Marc Gayman
3. Le 1er décembre 2010
Bonjour,
Un grand merci pour ces réponses. Le seul élément à peu près certain c’est que la différenciation entre trifolii et lonicerae reste ardue…
Salutations, Nicolas
4. Le 1er décembre 2010
Peut-être Alain Hérès apportera-t-il quelques éléments utiles à vos échanges de courriers ? Je lui transmets séparément votre message avec les photos.
Cordialement, Luc Manil
5. Le 2 décembre 2010
L’allure générale du papillon, les antennes relativement épaisses, la très large bordure noire aux postérieures et même la teinte rosée, sont des caractères qui permettent de considérer que cette zygène est une trifolii forme orobi. Le fait d’avoir observé cette zygène dans une prairie confirme cette identification.
Remarques :
– La disposition des taches t3 et t4 de ce papillon peut laisser penser que cette zygène est lonicerae mais certains spécimens de trifolii ont ces taches avec la même disposition. À noter aussi qu’en général t4 est plutôt allongée (pseudo rectangulaire) chez lonicerae. Elle est ovoïde ou arrondie chez trifolii f. orobi.
– Pour butiner, lonicerae s’aventure dans des clairières ou dans des prairies en bordure de zone forestière.
– Pour une bonne identification il est important de connaître avec précision le lieu de capture (coordonnées ou à défaut commune, lieudit et altitude) et la date (jj/mm)aaaa).
– Si lonicerae est connue de Corrèze par contre à ma connaissance elle n’est pas citée de la Haute-Vienne (ceci n’est pas une raison suffisante pour en déduire qu’elle est absente de ce département : même en 2010 les scoops sont possibles).
Cordialement, Alain Hérès
6. Le 2 décembre 2010
Bonjour à tous,
Un grand merci pour toutes ces précisions. J’avais effectivement oublié de vous préciser la date de capture : il s’agissait du 21/06/2010.
La prairie en question était une prairie de fauche très riche en lépidos (Thersamolycaena dispar, M. galathea, M. parthenoides…) se trouvant à proximité d’un boisement humide et d’une zone ouverte para-tourbeuse traversée par un ruisselet.
Je vous précise le nom de la commune : Le Palais-sur-Vienne.
Merci encore. Salutations naturalistes, Nicolas